On prévoit d'ici 2025 : 150 milliards d’objets connectés qui vont devoir communiquer entre eux ou directement sur internet. Le Web 3.0 pour certains, en tout cas l'internet des objets ( IoT ), est en marche.
Dans tous les cas, le volume de données à stocker et à analyser devient important et grossit même de façon exponentielle. Mais vu le volume représenté, il est parfois difficile de faire voyager autant de données à travers le réseau. Pour répondre à ce besoin est apparu un concept relativement simple : Rapprocher le calcul et le stockage des données de l'endroit où ils sont utilisés. Afin d'améliorer les temps de réponse et économiser de la bande passante.
Un peu d'histoire ...
En réalité, la notion d'Edge Computing ne date encore une fois pas d'hier... ! Décentraliser des serveurs afin de les déployer au plus près des utilisateurs ne vous rappelent pas quelque chose ? Les content delivery networks ou CDN remontent à la fin des années 1990... Pendant quelques années il était juste questions de délivrer du contenu web et vidéos traditionnelles. Mais au début des années 2000, ces réseaux ont évolué pour héberger des applications et des composants applicatifs. Ces premiers serveurs, et services offerts localement, ont donné finalement naissance à l'Edge computing ou en tout cas à une forme d'informatique décentralisée.
Par la suite, l'avénement de l'IoT est venu accélerer ce concept.
Concept
L'augmentation des dispositifs IoT a donc provoqué un accroissement des quantités de données à gérer. Ces volumes poussent les limites du réseau, et même les nouvelles technologies comme la fibre et la 5G ne couvriront pas les besoins créés par un nombre croissant d'appareils émettant de la donnée.
Pour vous convaincre du volume de données représentées par des objets IoT, voici deux exemples dans l'aviation civile :
- Virgin Atlantic a intégré au sein de ses avions des appareils IoT afin d'effectuer certains relevés. Le volume des données collectées sur un unique vol excède facilement le demi-téraoctet. Ces données permettent une télé-maintenance et des interventions préventives sur les avions.
- Airbus travaille déjà sur la cabine connectée : https://www.airbus.com/newsroom/press-releases/en/2019/04/airbus-connected-experience-goes-from-concept-phase-to-reality.html. Et tout ça, sans parler des 10 000 sondes déjà présentes sur les avions qui envoyent déjà un volume de données importants ( On parle de 2,5TB pour un A350 sur une journée ... ).
Il est donc nécessaire d'utiliser ces appareils IoT afin de réaliser certaines opérations au plus proche du besoin et ainsi avoir un temps de latence faible.
Cette utilisation ne signifie pas la fin du Cloud, mais va sûrement amener à faire évoluer les fonctions que celui-ci va nous offrir ( Qui parle de serverless !? )
Un schéma résume très bien ce concept :
Mais les appareils IoT ne suffisent parfois pas à réaliser le traitement local nécessaire dans un délai raisonable. En réalité, il existe un deuxième concept très similaire à l'edge computing : Le fog computing.
Fog computing
Difficile d'aborder l'edge computing sans parler du fog computing.
Effectivement, les deux concepts ont beaucoup de similitudes. Toutes les deux décentralisent les données au plus proche de l'utilisateur final mais le fog computing va utiliser des nodes locaux dédiés afin d'effectuer un premier traitement sur les données qui pourra ensuite être transmis dans le cloud.
À contrario l'edge computing tend à vouloir utiliser uniquement les ressources informatiques présentes derrière les appareils IoT.
Deux façons de voir les choses mais pourtant un même constat : décentraliser le cloud computing au coeur de nos réseaux ?
Les besoins en DATA deviennent de plus en plus fort et il ne sera pas possible de faire passer l'intégralité de ces données au travers des réseaux. Plusieurs concepts voient le jour afin de répondre aux besoins, l'edge computing et le fog computing souhaitent décentraliser le traitement, ou le stockage, des données au plus près du consommateur. Et ainsi s'affranchir des lois de la physique de nos réseaux.
On pourrait croire que cette décentralisation va finalement mettre fin au cloud, mais en réalité pas du tout. Le cloud va évoluer afin de répondre à d'autres besoins que va créer cette décentralisation, comme par exemple des fonctions serverless.
C'est un avis personnel mais je pense que ces concepts iront bien plus loin que l'utilisation autour d'appareils IoT et pourront également être mise en place dans des infrastructures classiques, comme par exemple l'infrastructure informatique d'une PME.
Et vous, Avez-vous déjà pensé à des concepts d'Edge computing ou de Fog computing pour vos prochaines infrastructures ? Pensez-vous que ces concepts peuvent demain vous intéresser ?
En tout cas n'hésitez pas à m'apporter des remarques ou des commentaires sur Twitter, c'est toujours un plaisir d'avoir des retours et des échanges !